Si l'Union Européenne qualifie de pauvre une « personne dont les ressources matérielles, culturelles et sociales sont si faibles qu’elles sont exclues des modes de vie minimaux acceptables dans l’Etat membres où elles vivent », on qualifie d’exclue, selon le CNRTL, une personne « qui a été rejetée d'un groupe, qui n'a pas été admise dans un groupe ou qui n'est pas, ou n'est plus prise en considération ». Le concept d’exclusion sociale dépasse donc celui de pauvreté. On peut être exclu socialement sans être pauvre. Reste alors à savoir si l’on peut être pauvre sans être exclu ?
On associe, voire on confond généralement les notions de pauvreté et d’exclusion. L’économiste François Perroux utilise par exemple l’expression « les masses de l’exclusion » afin de désigner l’ensemble des « pauvres » qui dans les pays riches ne disposent pas du minimum vital. Robert Castel parle quant à lui d’une « corrélation forte entre la place occupée dans la division sociale du travail et la participation aux réseaux de sociabilité ». Dans les discours politiques, la dynamique de sortie de la précarité économique va de pair avec la dynamique d’inclusion sociale.
“ Les gains salariaux et l’accès à la consommation ont contribué à stabiliser la classe ouvrière des années 1930 en instaurant une distance par rapport à l’immédiateté du besoin. La classe ouvrière a été rapatriée de la position de quasi-exclusion qu’elle occupait ”
Robert Castel
Pour autant, faut-il en conclure que la précarité vient annihiler tout lien social ?
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