EELV incarne une écologie politique que les « marcheurs », qui se disent a-partisans et apolitiques rejettent par dessus tout. Ce ne sont que des slogans mais voilà ce que l’on pouvait lire dans les marches citoyennes pour le climat : « Changez le système, pas le climat », « Qui sème le capitalisme récolte le cataclysme », « Sortir du capitalisme est une question de survie », ou encore « Halte à la croissance ». L’opération « République des pollueurs », un blocus organisé le 19 avril par les associations ANV-COP21, Greenpeace et les Amis de la Terre l’a confirmé : la ligne politique des marcheurs pour le climat, s’il en est, est farouchement hostile à la croissance et marquée à gauche (Jadot lui se dit, comme tant d’autres, au-dessus de ce clivage). Leurs revendications sont beaucoup plus proches des partis ultra-minoritaires de Dominique Bourg et Thérèse Delfel. Reste à savoir pourquoi ils ne sont pas déplacés pour les soutenir...
C’est que l’engagement écologique se fait encore largement hors-cadre institutionnel, dans des espaces de « co-working » dédiés à l’organisation de mobilisations citoyennes comme Extinction Rebellion à Londres. A Paris, le noyau dur de la lutte se tient à la Base (31 rue Bichat), un immense espace de réunions bénévoles pour la justice sociale et climatique. Les bénévoles de la Base sont à l’initiative d’une série d’actions de désobéissance civile et semblent avoir renoncé à une opposition politique à proprement parler. Au programme : marches, sittings, décrochage de portraits présidentiels, occupation de ponts, die-in (forme de manifestation dans laquelle les participants simulent la mort), etc. Pour la plupart, les activistes ont faite leur la formule de Thoreau : « Même voter pour ce qui est juste, c’est ne rien faire pour la justice ».
Nous soutenir par don unique :
Si la foi déplace des montagnes, la peur, elle, rassemble les foules. Ce début de XXIème siècle voit un curieux phénomène prendre de plus en plus d’ampleur : dans une société par ailleurs critiquée pour son individualisme exacerbé, les manifestations pour sauver la planète se font de plus en plus fréquentes. Phénomène curieux car on assiste à des manifestations où les protagonistes ne se mobilisent pas pour protester contre le gouvernement car leur pouvoir d’achat diminue par exemple, ni parce que le chômage augmente et qu’ils en sont directement victimes, mais dans l’idée de sauver la planète.
Designed with Mobirise web page software