Avec ses 15 millions de visiteurs annuels, le lieu touristique le plus visité de France n’est pas celui que l’on pourrait croire. Ce n’est pas la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe ou le musée du Louvre mais bien un parc d’attractions, Disneyland Paris. Chaque année, des millions de touristes venant des quatres coins de l’Europe et du monde se rendent dans ce célèbre parc d’attraction de l’entreprise américaine de divertissement. Et partout dans le monde de gigantesques parcs d’attractions fleurissent et drainent avec eux des clients en quête de sensations fortes. Tirant leur origine dans les fêtes foraines et autres jardins d’agréments très populaires tout au long de l’histoire, il semble que les parcs d’attractions modernes proposent un nouveau type de service à leurs clients : l’intensité.
L’origine des parcs d’attractions modernes est à retrouver dans les fêtes foraines et jardins d’amusements qui se sont développés à travers l’histoire et notamment au moment de la révolution industrielle. Ainsi au XVIIIe siècle, les Vauxhall Gardens à Londres se développent et rencontrent un franc succès. Organisés autour d’un pavillon de concert et d’un bal de plein air ou en salle, leur succès est tel qu’ils sont alors vite repris sur tout le continent européen. Les fêtes foraines, elles, viennent des théâtres de la foire qui existaient en France de manière ponctuelle depuis le Moyen-Âge - la première mention de la Foire Saint-Germain date par exemple de 1176 et la Foire du Trône daterait de 956 - et se sont développées jusqu’à atteindre leur apogée au début du XXe siècle. Les premières “foires foraines” étaient des stands et des petits manèges démontables se déplaçant à travers tout le pays dès le début du XIXe siècle. Les manèges se développent et à partir du milieu du XXe siècles les manèges à sensations fortes se multiplient pour attirer toujours plus de public.
Les parcs d’attractions se développent alors peu à peu à partir des foires. Des manifestations annuelles telles que l’Oktoberfest fournissent les caractéristiques d’un parc d’attractions. Le Vauxhall de Londres fait ainsi partie des premiers parcs d’attractions, tout comme le parc de Prater à Vienne qui ouvrit en 1766 et qui se vit bouleversé par la présentation de la grande roue et des premières montagnes russes lors de l’Exposition universelle de 1873. Peu à peu des parcs d’attractions se sont développés à travers le monde et notamment aux Etats-Unis avec les célèbres parcs de Coney Island dont le Luna Park qui ouvre en 1903.
Aujourd’hui, si les fêtes foraines existent toujours, les parcs d’attractions sont devenus de plus en plus grands, de plus en plus impressionnants et promettent aux visiteurs de plus en plus de “sensations fortes”.
“Il y a bien longtemps que la société libérale occidentale l’a compris et qu’elle s’adresse à ce type-là d’individus. Voici ce qu’elle nous a promis de devenir : des hommes intenses. Ou plus exactement des hommes dont le sens existentiel est l’intensification de toutes les fonctions vitales. La société moderne ne promet plus aux individus une autre vie, la gloire de l’au-delà, mais seulement ce que nous sommes déjà – plus et mieux.”
— La vie intense, Tristan Garcia —
“Nous pouvons bien habiter aujourd'hui de grands immeubles équipés de réfrigérateurs pleins à craquer, notre ADN croit encore que nous sommes dans la savane.”
– Yuval Noah Harrari, Sapiens -
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Si la foi déplace des montagnes, la peur, elle, rassemble les foules. Ce début de XXIème siècle voit un curieux phénomène prendre de plus en plus d’ampleur : dans une société par ailleurs critiquée pour son individualisme exacerbé, les manifestations pour sauver la planète se font de plus en plus fréquentes. Phénomène curieux car on assiste à des manifestations où les protagonistes ne se mobilisent pas pour protester contre le gouvernement car leur pouvoir d’achat diminue par exemple, ni parce que le chômage augmente et qu’ils en sont directement victimes, mais dans l’idée de sauver la planète.
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