Dès notre naissance et tout au long de notre vie, nous sommes amenés à découvrir ce qui est hors de nous mais également à nous découvrir. En naissant, le bébé devient un être au monde. En sortant du ventre de sa mère, il se délie de sa mère qui lui a donné la vie et devient alors véritablement un être à part entière en découvrant un autre lieu de vie. Cette découverte « originelle » d’un nouvel environnement de vie est, dirons-nous, passif tandis que les découvertes que l’enfant fera par la suite pourront être actives étant donné qu’il pourra faire l’expérience de sa volonté.
Tout au long de sa vie, l’homme est appelé à découvrir de nouvelles choses. C’est par l’autre que l’homme révèle sa véritable nature, qu’il devient véritablement lui-même, qu’il découvre son identité et qu’il la construit. C’est par les expériences que l’on se fait soi et notamment par l’expérience de l’inconnu dans le voyage. L’ailleurs nous renvoie, tel un miroir, notre propre image. C’est bien par la confrontation avec l’inconnu, avec l’autre que l’on s’épanouit.
Comme dirait Socrate, « Connais-toi toi-même », en voilà une injonction qui n’est finalement pas si facilement réalisable. En effet, cela demande un travail, une réflexion sur soi-même loin d’être évident. Et alors, quels sont les moyens d’y arriver ? L’inconnu, l’ailleurs ? Cela peut paraître oxymorique mais en réalité, c’est bien cela, c’est l’inconnu qui me fait avancer. En apprenant à l’appréhender, à le connaître, j’en apprends également un peu plus sur moi. En me retrouvant face à l’inconnu et non plus seul face à moi-même comme devant mon miroir qui projette simplement mon image, je me heurte à quelque chose qu’il va me falloir appréhender et pour cela, développer des techniques en quelque sorte. Rencontrer une nouvelle personne demande une certaine posture : celle de l’écoute et de l’humilité qui permettent le dialogue. Rencontrer un nouveau pays loin de ses proches et de ses origines demande de la volonté et du courage. Devant l’inconnu, je n’ai plus mes repères et peux me sentir perdu mais à posteriori, l’on se rend compte que cela est finalement libérateur. En me retrouvant face à mes limites, je suis invité à les repousser pour aller de l’avant.
L’homme est, par nature, un être sociable. Toute sa vie est faite de rencontres avec l’autre, autre au sens de personne mais également au sens d’environnement. Cela demande une certaine volonté d’aller vers l’autre, d’aller vivre au bout du monde mais c’est sans aucun doute un mouvement très enrichissant.