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Partir à la découverte de l’inconnu, n’est-ce pas se découvrir soi-même ?

10.12.2018 – Par Anne-Clotilde Grivet Sébert

L’écrivain Henry de Monfreid écrivait dans son ouvrage Les Secrets de la mer Rouge datant de 1931 « N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres espérances. Le reste vous sera donné de surcroît. »

Cette phrase prend tout son sens lorsque vous faites personnellement l’expérience de partir vers de nouveaux horizons. Sachons faire de la place au hasard dans notre quotidien. Et mieux, provoquons-le si l’on peut dire car c’est dans les moments où l’on ne maîtrise pas tout que l’on se met à l’épreuve et que finalement l’on se découvre soi-même.


Dans notre monde actuel globalisé, tant de choses nous invitent à découvrir l’inconnu, à aller voir ailleurs. C’est une chance de pouvoir aller à la rencontre d’une autre culture. Attention tout de même à cette situation qui, paradoxalement, peut comporter un risque. En effet, la mondialisation peut tendre à uniformiser les cultures et à niveler les différences.

Avant de se mettre en route, petite parenthèse et précision quant aux termes d’inconnu et d’ailleurs. L’inconnu, comme son nom l’indique, correspond à ce que l’on ignore, ce qui nous est totalement étranger et dont on ne se doute parfois même pas de l’existence. L’ailleurs, lui, correspond à un changement, une rupture dans notre quotidien mais il n’est pas nécessairement inconnu. Finalement, l’inconnu, une fois connu, ne devient-il pas tout simplement l’ailleurs d’un point de vue géographique ou l’autre d’un point de vue de l’individu ?

En quoi la découverte de l’inconnu influe sur la découverte de soi-même et inversement ? D’ailleurs, faire l’expérience de cette relation est une véritable expérience philosophique si l’on considère celle-ci comme un voyage initiatique au cœur de soi-même.

DECOUVRIR EST LE PROPRE DE LA CONDITION HUMAINE
Dès notre naissance et tout au long de notre vie, nous sommes amenés à découvrir ce qui est hors de nous mais également à nous découvrir. En naissant, le bébé devient un être au monde. En sortant du ventre de sa mère, il se délie de sa mère qui lui a donné la vie et devient alors véritablement un être à part entière en découvrant un autre lieu de vie. Cette découverte « originelle » d’un nouvel environnement de vie est, dirons-nous, passif tandis que les découvertes que l’enfant fera par la suite pourront être actives étant donné qu’il pourra faire l’expérience de sa volonté.

Tout au long de sa vie, l’homme est appelé à découvrir de nouvelles choses. C’est par l’autre que l’homme révèle sa véritable nature, qu’il devient véritablement lui-même, qu’il découvre son identité et qu’il la construit. C’est par les expériences que l’on se fait soi et notamment par l’expérience de l’inconnu dans le voyage. L’ailleurs nous renvoie, tel un miroir, notre propre image. C’est bien par la confrontation avec l’inconnu, avec l’autre que l’on s’épanouit.

Comme dirait Socrate, « Connais-toi toi-même », en voilà une injonction qui n’est finalement pas si facilement réalisable. En effet, cela demande un travail, une réflexion sur soi-même loin d’être évident. Et alors, quels sont les moyens d’y arriver ? L’inconnu, l’ailleurs ? Cela peut paraître oxymorique mais en réalité, c’est bien cela, c’est l’inconnu qui me fait avancer. En apprenant à l’appréhender, à le connaître, j’en apprends également un peu plus sur moi. En me retrouvant face à l’inconnu et non plus seul face à moi-même comme devant mon miroir qui projette simplement mon image, je me heurte à quelque chose qu’il va me falloir appréhender et pour cela, développer des techniques en quelque sorte. Rencontrer une nouvelle personne demande une certaine posture : celle de l’écoute et de l’humilité qui permettent le dialogue. Rencontrer un nouveau pays loin de ses proches et de ses origines demande de la volonté et du courage. Devant l’inconnu, je n’ai plus mes repères et peux me sentir perdu mais à posteriori, l’on se rend compte que cela est finalement libérateur. En me retrouvant face à mes limites, je suis invité à les repousser pour aller de l’avant.  

L’homme est, par nature, un être sociable. Toute sa vie est faite de rencontres avec l’autre, autre au sens de personne mais également au sens d’environnement. Cela demande une certaine volonté d’aller vers l’autre, d’aller vivre au bout du monde mais c’est sans aucun doute un mouvement très enrichissant.     
SE DECOUVRIR ET DECOUVRIR CE QUI EST HORS DES SENTIERS BATTUS
Voilà le défi que nous avons à relever ! Changeons notre rapport au monde : à l’heure où la société de consommation occupe une grande partie de notre vie, où la ville tend à devenir la norme vu l’appât de la moindre petite parcelle de terrain libre pour en faire un espace construit. Relions les espaces et « vivons les espaces » tels qu’ils sont. Ne cherchons pas à tout prix à construire, à rendre la nature conforme à nos désirs mais apprenons plutôt à communier avec elle, nous avons tant à apprendre d’elle. Plutôt que de se comporter, selon les termes de Descartes dans son Discours de la méthode (1637), « comme maîtres et possesseurs de la nature », soyons plutôt « protecteurs de la nature » comme dirait le sociologue Bruno Latour. Occupons-nous donc de la nature comme si elle était notre enfant, protégeons-la.

Sachons revenir aux origines : un paysage naturel tel qu’un désert, un glacier est parfois bien plus beau qu’un building tout de verre et d’acier ! Occupons les espaces mais sans jamais malmener la nature. Eprouvons notre nature humaine et méditons car qu’y a-t-il de plus beau que de se retrouver seul face à soi-même dans un environnement vide de toute présence humaine, sans un bruit mais seulement un souffle de vent ?

Vous l’aurez compris, toute découverte demande un certain courage car il s’agit de faire l’épreuve du doute et de se mettre à l’épreuve. Vivre ailleurs, c’est finalement vivre dans l’incertitude mais pour peu que l’on s’attache toujours à être soi-même et à rechercher le bonheur, cette situation plutôt que d’être douloureuse devient libératrice. En effet, qu’est-ce que l’incertitude si je suis moi-même ? Rien puisque si je reste fidèle à mes valeurs, à moi-même, l’incertitude ne doit pas me faire peur. Là se révèle la nécessité d’avoir confiance en soi car celui qui n’a pas confiance en lui doutera toujours de lui certes mais également des autres, de son environnement… Avoir confiance en soi s’apprend !
Le livre Vouloir toucher les étoiles de l’aventurier Mike Horn est une invitation à faire confiance à ses rêves et à les réaliser quitte à se surpasser. Et pour cela, il faut être animé d’une sacrée volonté et d’une force mentale sans faille comme en témoigne incroyablement Mike Horn qui a notamment gravi 4 sommets de 8000 mètres sans oxygène. La volonté n’est-elle pas notre oxygène, un antidote contre l’incertitude ? En partant, il savait à quoi s’attendre mais il restait toujours une grande part d’inconnu liée aux conditions météorologiques (risques d’avalanche) notamment mais également à son moral (je ne peux prédire comment je serai dans 3 jours). Et c’est justement cet inconnu qui est une montagne à gravir mais tellement libérateur lorsque l’on a réussi à relever ce défi ou du moins qu’on a tenté de le relever avec notre plus grande volonté. Savoir se mettre à l’épreuve, sortir de sa zone de confort et repousser ses limites, en somme, aller vers l’inconnu, voilà ce dont la vie est faite.

Alors, n’ayez pas peur, quittez votre zone de confort et partez au bout du monde, vous ne serez pas déçus ! Si vous restez fidèles à vous-mêmes, l’inconnu ne peut que vous enrichir. Réalisez vos rêves, votre seule volonté (mais quelle volonté !) peut vous faire déplacer des montagnes. Comme vous l’aurez sûrement remarqué, le terme « expérience » est récurrent car il illustre très bien ce qu’est la vie. Oui, celle-ci est faite d’expériences qui vous permettent d’avancer, de vous construire et donc vous découvrir.

Partir vers l’inconnu, c’est accepter de se remettre en cause, de mettre à l’épreuve sa volonté. Le résultat n’est pas des moindres puisqu’il vous fait grandir. En bref, n’hésitez plus, prenez l’autoroute de l’aventure tout en demeurant fidèle à vos valeurs !

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