Nous vivons aujourd’hui dans une époque où l’on a assisté, avec le développement d’internet, à l’émergence des réseaux sociaux. Leur utilisation est gratuite pour les utilisateurs si bien que l’on ne se rend pas compte de leur véritable business, leur véritable objectif : nous faire rester le plus longtemps sur leur plateforme afin de monopoliser notre attention dans le but de nous exposer à de la publicité ciblée. Dès lors, leur objectif est double : nous attirer sur leur plateforme, et nous y faire rester le plus longtemps possible.
La version originale de cet article est un essai écrit dans le cadre du concours national de promotion de l'éthique professionnelle co-organisé par le Rotary, l'Unesco, et la Conférence des Grandes Ecoles (CGE). Le but de ce concours est d'écrire un essai qui traite d'un sujet en lien avec l'éthique professionnelle. Pour cette édition, nous avons choisi de traiter la problématique suivante :
Comment opèrent les réseaux sociaux pour capter notre attention ? Quelles en sont les conséquences ? Et que pourrait-être une éthique applicable au fonctionnement des réseaux sociaux ?
Notre essai a été récompensé et nous vous livrons ici une version modifiée afin de produire un contenu adapté à la forme du contenu que nous écrivons pour Homo Gulliver. Le fond de l'article reste cependant le même.
“Il y a bien longtemps que la société libérale occidentale l’a compris et qu’elle s’adresse à ce type-là d’individus. Voici ce qu’elle nous a promis de devenir : des hommes intenses. Ou plus exactement des hommes dont le sens existentiel est l’intensification de toutes les fonctions vitales. La société moderne ne promet plus aux individus une autre vie, la gloire de l’au-delà, mais seulement ce que nous sommes déjà – plus et mieux.”
— La vie intense, Tristan Garcia —
“La journaliste Marie Bénilde a démontré rigoureusement dans son essai On achète bien les cerveaux combien fondamentale a été la recherche universitaire en psychologie, en neurologie et en sémiologie [...] pour amadouer et manipuler les cerveaux.”
— La Mediocratie, Alain Denaut —
“La recherche montre que le corps sécrète d’importantes quantités de dopamine dès lors que le cerveau s’attend à une récompense. Or l’introduction de la variabilité multiplie l’effet, créant un état de chasse frénétique, qui inhibe les zones du cerveau associées au jugement et à la raison tout en activant celles associées au désir et à l’exercice de la volonté.”
— Hooked, Nir Eyal —
“Lorsque nous sortons notre téléphone, nous jouons à une machine à sous pour voir les notifications que nous avons reçues.”
— Tristan Harris, ex-employé de Google —
“C'est une manipulation par les algorithmes. Je ne dis pas qu'il y a une malveillance. Facebook s'est inventé par accident. Zuckerberg n'avait pas l'intention de créer un réseau social. Il a établi un trombinoscope des jolies filles de Harvard, ça a commencé ainsi. Mais je soutiens qu'il y a des effets très pervers et très toxiques, et ce n'est pas une fatalité. On pourrait faire des réseaux sociaux d'un genre très différent.”
— Bernard Stiegler dans le hors série du 1 "Les medias sont-ils dangereux ?" —
si nous pouvons nous permettre d'exister,
ce ne sera que grâce à nos lecteurs.